Les Tours Génoises : Sentinelles du Cap Corse
Construites entre le 15ème et le 18ème siècle, les tours avaient pour objectif principal la surveillance de la mer et la défense des côtes contre les incursions barbaresques. Ces tours, érigées sous l’égide de la République de Gênes, adoptent une forme circulaire et sont réparties le long du littoral. Elles servaient non seulement de tours de guet mais aussi de postes douaniers, aidant à contrôler les activités le long de la côte. Leur financement provenait des taxes sur le sel ou par des emprunts, et dans le Cap, les villageois prenaient en charge eux-mêmes la construction.
À la même époque, des tours fortifiées carrées ont également été construites par des familles de notables. Ces tours, symboles de prestige social, fonctionnaient aussi comme refuges pour la population en cas de danger. Aujourd’hui ces hauts lieux de mémoire, protégés et restaurés, font partie intégrante du patrimoine architectural insulaire et caractérisent le paysage cap corsin.
Tour de Meria – Marine de MERIA – Cap Corse – Côte Est
La tour de Meria, du nom du petit village situé à 2 km à l’intérieur des terres, très abîmée au début du XXe siècle, a fait l’objet d’une consolidation, plus que d’une restauration réellement.
La couronne actuelle dispose de 12 mâchicoulis. Tour ronde érigée au 16°siècle, elle veille encore sur la marine, une belle plage de sable fin, où les tamaris offre une ombre bienfaisante à la chaleur estivale.
Tour de Scalu – Pino
La Tour de PINO ou plus exactement du SCALU, du nom de la marine du même nom de cette commune, est un ouvrage circulaire, construit au début du XVIe siècle sur un petit promontoire dominant la petite marine et l’ancien couvent franciscain SAN FRANCESCU. La Tour est aujourd’hui partiellement en ruine. Sa partie basse est intacte. Des superstructures, il ne subsiste qu’une partie des murs avec des vestiges de mâchicoulis.
Tour Sainte Marie (SANTA MARIA della Chiappella) – Cap Corse – Rogliano
A l’entrée de la rade de Sainte Marie, cette tour circulaire a été édifiée sur une avancée rocheuse, en 1549 et démolie le 20 octobre 1793 par la flotte de l’Amiral Nelson pendant le royaume Anglo-corse (1793-1796).
La tour défensive de la Piève de Santa Maria della Chiappella est la plus importante du Cap Corse.
Tour de la Finocchiarola – Cap Corse Capicorsu – Rogliano
La Tour de FINOCCHIAROLA est implantée sur l’îlot le plus au large de l’archipel du même nom, au Nord-Est du port de MACINAGHJU, qui comporte 3 îlots : Terrana, Mezzana et Finocchiarola. La tour n’est pas accessible, l’îlot étant propriété du Conservatoire du littoral. Cette tour, exposée aux grands vents et aux embruns, est en très mauvais état. Elle est de forme circulaire, sans doute à niveau unique et surmontée d’une terrasse. Son coté Nord-Est est en partie effondré. On devine à peine le couronnement et les mâchicoulis
Tour de Macinaggio – Cap Corse
Il ne reste aujourd’hui aucun vestige de cette tour, dont la seule trace nous est fournie par une peinture ornant l’église saint Marc de Macinaggio. Cet indice nous laisse supposer qu’elle se trouvait à l’embouchure du ruisseau de Goielli, partie sud du port actuel.
Tour de Capo Sagro – Sisco
Entre Erbalunga et Siscu, on découvre encore les ruines d’une petite tour construite sur le site de Sacru, sur la falaise du promontoire du Cap Sagro, dont le nom est certainement dérivée de celui du site. Construite vers 1570 en pierre, des blocs en jonchent le sol aux alentours. On distingue encore les vestiges de la voûte et du cordon circulaire.
Sa situation remarquable lui permettait d’avoir une vue directe sur Bastia au Sud et sur Siscu au Nord. Vers le large, la vue donne sur l’archipel toscan et sur le canal de Corse. Ce n’est par hasard que non loin de là, en ce point stratégique, le Second Empire a fait ériger un Sémaphore de Marine, aujourd’hui encore en service.
Tour de Sisco – Sisco
De la Tour de Siscu, il ne reste que ruines, à peine visibles sur la falaise qui domine, à 30 m d’altitude, la route de Cap entre la sortie Nord de la marine de Siscu et le site du Manoir Santa Catalina. Construite vers 1550, elle fut détruite en 1558 lors des guerres de Sampiero Corso, mais reconstruite peu après pour finalement être totalement saccagée par les Génois au XVIIIe siècle. Seuls quelques blocs de pierre attestent encore de son existence passée.
Sur plus de cent tours construites sur les côtes de Corse, environ 91 restent encore visibles, en plus ou moins bon état de conservation, 67 étant encore debout. Une bonne vingtaine ceinturent le rivage du Cap Corse.
Implantées en des points stratégiques, les tours se trouvaient en vue l’une de l’autre, en sorte qu’en y allumant un feu, chaque tour signalait à ses voisines toute présence suspecte, l’alerte étant ainsi rapidement relayée de tour en tour par nos valeureux « torregiani ».
Le rivage du Cap Corse en reste le témoin par les vestiges de ses nombreuses tours littorales, certaines remarquablement conservées ou rénovées, d’autres malheureusement en état de ruine.