La Cetera Corse: Renaissance d’un Symbole Musical
La cetera corse, avec sa stature imposante et ses 16 cordes, se dresse comme un pilier de l’identité musicale corse. Cet instrument, au caractère distinctif, est au cœur des efforts pour préserver la tradition musicale insulaire.
Voyage à Travers le Temps
Aux Origines de la Cetera : Arrivée sur l’île au XVIIe siècle, la cetera a rapidement pris une place centrale dans l’accompagnement des moments forts de la vie sociale et culturelle corse, grâce à son timbre riche et sa capacité à unir les communautés lors de célébrations.
Un Lent Oubli : Surmontée par la popularité grandissante de la guitare et de la mandoline au début du XXe siècle, la pratique de la cetera a décliné, menant presque à sa disparition complète. Ce n’est que dans les années 1970 que l’intérêt pour cet instrument a été ravivé, bien que les savoir-faire de jeu et de fabrication fussent déjà largement perdus.
La Renaissance par le Riacquistu
Le mouvement du Riacquistu, caractérisé par un désir profond de reconnexion avec les racines culturelles corses, a joué un rôle clé dans le renouveau de la cetera. Malgré les défis, notamment l’absence de joueurs et de connaissances sur l’accordage traditionnel, la volonté de sauvegarder cet héritage a persisté.
Des recherches approfondies ont permis de retrouver des instruments anciens et des documents permettant de comprendre leur fabrication et leur utilisation. Grâce à des artisans dévoués comme Michel Buresi, Ugo Casalonga, ou encore Christian Magdeleine, la fabrication de la cetera a pu être relancée, marquant le début d’une nouvelle ère pour cet instrument. Cette quête pour redonner vie à la cetera a abouti à la création de plus de 150 instruments en quinze ans, marquant ainsi le renouveau de cet emblème de la culture corse.
Midò Muziotti et Petru Cerutti, chanteurs, auteurs, compositeurs, co-auteurs du livre Cetera, présentent la cetera corsa (cistre corse à 16 cordes) et d’autres instruments traditionnels : A Cassella, E Chjocche, A Pivana (Pivanone : grande Pivana), à la fin du reportage on peut entendre Petru Cerutti faire sonner U Timpanu.
Caractéristiques Uniques et Fabrication
La cetera se distingue par sa caisse de résonance large et profonde, supportant huit paires de cordes métalliques, ce qui lui confère une sonorité riche et enveloppante. Cet instrument, plus grand que la mandoline mais avec un design plus arrondi que celui de la guitare, offre un jeu unique, profondément ancré dans la tradition corse.
L’engagement des luthiers corses modernes dans la reconstruction de la cetera témoigne d’un respect profond pour le patrimoine musical de l’île. Leur travail, alliant techniques traditionnelles et innovations, assure que l’essence de la cetera est préservée pour les futures générations.
La Cetera Aujourd’hui
La cetera, désormais sauvegardée de l’oubli, occupe à nouveau une place de choix dans la musique corse contemporaine. Elle symbolise la résilience et la richesse de la culture corse, rappelant l’importance de préserver les traditions tout en les adaptant aux contextes modernes.
L’annonce d’un livre « Cetera in Extremis » sur la cetera, par Midò Muzziotti et Petru Cerutti (Abbadà – canti e strumenti di Corsica) promet d’ouvrir de nouvelles voies de connaissance et d’appréciation pour cet instrument. Ce travail représente une ressource précieuse pour tous ceux qui souhaitent explorer en profondeur l’histoire et les techniques de la cetera corse.
La cetera corse est plus qu’un instrument ; elle est le reflet d’une île fière de son héritage et déterminée à le faire rayonner bien au-delà de ses rivages. Sa renaissance est un témoignage de la passion et de la persévérance de la communauté musicale corse, dédiée à la transmission et à la célébration de son riche patrimoine culturel.
[…] vocale, certains instruments traditionnels accompagnent parfois les chants. Parmi eux, la « cetera » (une sorte de cithare), le « pifana » (une flûte en roseau), et la « caramusa » (une […]